Sanctions…iniques – Absence de sanctions…odieuse.

Lundi, le 5 novembre, les Etats-Unis vont rétablir leurs sanctions les plus draconiennes contre Téhéran. La stratégie de Donald Trump consiste à imposer une pression extrême sur le régime.  Quelles seront les conséquences de ce qui s’apparente fort, à une escalade…que nul ne maîtrise…

Au moment où Donald Trump lance ses sanctions renforcées contre le peuple iranien. Au moment où la communauté des Nations se contente de protestations verbales, s’incline devant le dollar-roi et se couche face à la peur des sanctions élargies à toutes les entreprises à toutes les banques qui oseraient ne pas obéir aux ukases du Maître du bureau ovale, il n’est pas inutile de rappeler quelques faits :

  • Donald Trump ne s’est même pas donné la peine d’expliquer pourquoi le traité signé par son prédécesseur est, d’après lui, le plus mauvais de tous les traités signés par les Etats-Unis. Il n’a en fait donné aucune justification à sa violation flagrante du Droit international qui impose aux Etats de respecter les traités qu’ils ont signé ou de lancer la procédure de révision prévue par le dit traité.

Tout le monde sait, y compris à la Maison Blanche, que les Iraniens ont respecté à la lettre les dures conditions qui leur étaient imposées par le traité nucléaire qu’ils ont signé avec les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité et l’Allemagne (5+1).

En ne respectant pas le Droit international, en jetant des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants dans la malnutrition et la misère, il est clair que Donald Trump devrait être sanctionné. Certes la Cour de Justice Internationale, organe judiciaire des Nations unies, vient d’ordonner aux Etats-Unis de ne pas inquiéter les entreprises qui commercent avec l’Iran dans quelques domaines précis (médicaments, denrées alimentaires, pièces détachées d’avions civils…) mais il n’est pas du tout certain que Donald Trump se sentira obligé d’obéir. Plus grave encore : la liste fournie par les 15 juges de La Haye donne à penser que toutes les autres sanctions sont légitimes. Téhéran aurait le droit d’acheter des médicaments et de la nourriture mais il lui serait interdit de se procurer l’argent nécessaire en vendant son pétrole.

  • Le 3 juillet 1988, le croiseur américain USS-Vincennes a abattu un Airbus iranien, respectant presque à la lettre son plan de vol (il avait 35 minutes de retard). L’avion de ligne était pile sur sa trajectoire prévue, survolait encore le territoire maritime iranien et avait, en état de marche, le système indiquant aux radars qu’il était un avion civil. L’erreur était flagrante pour ne pas dire monstrueuse. Elle fit 290 victimes dont de très nombreux enfants.

Le président G.Bush refusa de s’excuser.

Les Etats-Unis versèrent bien quelques indemnités financières aux familles des victimes mais il n’y eut aucune sanction internationale. De même, il n’y a jamais de sanctions quand Israël viole régulièrement le droit des Territoires occupés et méprise les résolutions de l’ONU sur l’extension des colonies juives. Intolérable.

Le droit international ne s’applique actuellement ni aux Etats-Unis, ni à leurs proches. Mais, j’en suis sûr: cela ne durera pas toujours. Trop c’est trop ! Petit à petit le dollar sera contourné et le Droit finira par gagner.

Etienne Copel.

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