Mohamed Saidini, jeune chef tunisien de 37 ans, lauréat du 1er concours « Variations Culinaires » lancé par Atout-France

Un concours international ouvert à tout cuisinier de la planète afin de réinterpréter à sa façon une recette de cuisine française a été lancé cet automne par Atout-France, agence de développement touristique de la France, unique opérateur de l’État dans le secteur du tourisme.

Première destination touristique dans le monde, la France souhaite ainsi valoriser les acquis et favoriser l’évolution de son patrimoine culinaire en le soumettant au regard de jeunes cuisiniers internationaux. Une seule condition, avoir moins de 40 ans et ne pas être de nationalité française.

C’est Mohamed Saidini, 37 ans, chef cuisinier du restaurant Bizerta Resort (Tunisie), qui a reçu le premier prix doté d’une prime de 5 000 €, pour sa recette de « caille farcie à la langue de veau, sauce citron parfumée aux dattes ». Le second prix a été attribué à une Chinoise de 31 ans, Mme Xu Yan Qin, pâtissière, pour son interprétation d’un délicat « Paris-Pékin-Brest» (3500 €) ; le troisième prix (1500 €) est revenu à l’Allemand Max Van Triel, 28 ans, (Schwarzwaldstube) pour sa « volaille de Bresse en deux services.»

« son premier voyage à Paris et son premier séjour en France ».

Lorsque Jean Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a remis le 5 novembre 2018, son trophée au jeune Bizertin (notre photo), ce dernier, très ému, a précisé que c’était son premier voyage à Paris et son premier séjour en France. Outre ces trois lauréats, un Malaysien, un Equatorien, un Indien, un Portugais et un Mexicain participaient à cette compétition originale – la première du genre – dont les frais de déplacement et d’hébergement étaient assumés par l’organisateur du concours. Les huit concurrents avaient été sélectionnés sur la base d’une recette susceptible de constituer une « variante culinaire » soumise à un jury d’experts au sein de la prestigieuse Ecole Ferrandi.

La notion même de variante culinaire s’appuie sur la distinction observée par l’historien Anthony Rowley (1952-2011), spécialiste de l’histoire longue en cuisine : « La variante, respectueuse de la transmission, suggère un écart dans la recomposition des plats ; la variation résultant d’influences extérieures – sociales, religieuses, régionales – induit une cuisine en mouvement qui peut aller jusqu’à la rupture. »

En présentant les résultats de cette compétition, Philippe Faure, président d’Atout France, a rappelé que ce concours avait d’abord pour objectif de « partager les savoirs et de multiplier les échanges. » Chaque concurrent avait en effet toute liberté de présenter une variante culinaire, sans rompre avec son enracinement culturel. C’est ainsi que la recette très astucieuse de Mohamed Saidini, ajoutant à une caille farcie, des pistaches, des grains de fenouil, de la menthe sèche, un coulis de dattes à la sauce au citron et des cacahuètes concassées à une purée de pomme de terre, a triomphé de ses concurrents.

Jean-Claude Ribaut.

 

 

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