Près de 30 % des consultants ingénieurs français prêts à changer de métier

La crise sanitaire qui s’est vite transformée en crise économique a bouleversé profondément le marché du travail en France. La crise a également accéléré la mise en lumière des nouvelles aspirations des talents, qui recherchent plus de sens et d’autonomie dans leurs vies professionnelles, des attentes pas toujours satisfaites.

C’est le cas des consultants ingénieurs, qui sont 30 % à déclarer ne plus souhaiter exercer ce métier, alors même que le sous-effectif d’ingénieurs en France atteint déjà 4 % chaque année, créant un manque à gagner annuel de 500 millions à 1 milliard d’euros pour le secteur.

FORT TAUX DE MÉCONTENTEMENT

L’étude menée par Harris Interactive pour StedY en juillet 2020, auprès de 201 consultants ingénieurs et 305 décideurs en entreprise participant à la sélection de consultants, démontre un fort taux de mécontentement des consultants quant à leur situation professionnelle : ils sont 33 % à se déclarer insatisfaits.

Près de 30 % des personnes interrogées envisagent même de changer de métier. Cette proportion monte à 41% parmi les consultants salariés évoluant dans l’ingénierie industrielle.

L’enquête met également en lumière le fait que la crise du Covid-19 a joué un rôle important dans la prise de conscience des ingénieurs par rapport à leur situation professionnelle. Ils étaient 58% à estimer que la crise a été un élément déclencheur ou un accélérateur de leur aspiration à une meilleure qualité de vie au travail.

POUVOIR CHOISIR SA MISSION

59 % des consultants ingénieurs déclarent jouir d’une souveraineté faible ou nulle dans le choix de leurs missions, alors que cet élément est celui qui conditionne le plus leur niveau de satisfaction globale quant à l’exercice de leur métier.

En effet, 85 % des consultants ayant un important degré de souveraineté dans le choix de leurs missions se déclarent satisfaits de leur métier contre seulement 54 % pour ceux n’ayant pas ce privilège.

Un fort levier d’engagement pour les talents qui reste donc sous exploité au regard de son potentiel
(76 % des 18/30 ans se disent prêts à travailler davantage si les missions confiées correspondent à leurs attentes selon une étude Manpower ViaVoice).

SENTIMENT D’UTILITÉ ET D’AUTONOMIE

L’engagement des consultants sur leurs missions trône pourtant à la première place des attentes des décideurs d’entreprises vis-à-vis des sociétés de conseil en ingénierie (94 %). Viennent ensuite les compétences hard skills et soft skills des talents (93 %). Pouvoir disposer d’ingénieurs experts dans leurs domaines et engagés dans leurs missions sont donc les attentes les plus importantes exprimées par les entreprises. Autre point important : 40 % des décideurs déplorent un manque de transparence dans la relation qui les lie aux sociétés prestataires, notamment en ce qui concerne les taux de marge ou encore le processus de sélection de consultants.

Questionnés sur les principaux leviers de leur engagement, l’écrasante majorité de consultants de l’ingénierie partage les mêmes valeurs : 94 % d’entre eux ont besoin de se sentir utiles, intégrés aux réflexions et que leur expertise soit reconnue. L’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle est également important pour 91 % d’ingénieurs alors que 90 % citent « l’autonomie dans l’organisation de son travail » comme condition primordiale pour rester engagés.

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