Corée du Sud: recherche bébés désespérément.

S’il est un pays qui, depuis plusieurs décennies, aligne les performances économiques, c’est bien la Corée du Sud. Des automobiles aux téléphones portables en passant par les appareils électro-ménagers et les cosmétiques, ses produits inondent les marchés mondiaux. En matière démographique, en revanche, les résultats sont moins flatteurs. Ils sont même très inquiétants.

La natalité, en effet, n’en finit pas de baisser. En recul depuis les années 1960, l’indice synthétique (ISF) de fécondité, c’est-à-dire le nombre d’enfants par femme en âge de procréer, est tombé sous la barre symbolique de 1 – 0,96 précisément. On croit rêver : moins d’un enfant par femme ! Quand le même indice est voisin de 5 dans la plupart des pays africains et d’environ 2,5 en moyenne mondiale.

Non seulement les Coréennes font de moins en moins d’enfants, mais elles les font de plus en plus tard : l’âge moyen de la première grossesse s’établit aujourd’hui à 31 ans. Il se trouve que le mariage, qui coûte une fortune, n’a plus la cote. Or, si dans un pays comme la France, les naissances hors mariage sont devenues majoritaires, en Corée, les mères célibataires sont mises au ban de la société.

Le « pays du matin calme» n’est pas le seul à connaître un tel déficit de naissances. En Europe de l’Est et du Centre, les indices de fécondité sont presque partout inférieurs à 1,5. C’est encore pire en Asie de l’Est et du Sud-Est, où le Japon, Taïwan et Singapour affichent des ISF à peine supérieurs à 1.

Autant de pays qui ont connu et connaissent encore une très forte croissance économique, à laquelle les femmes participent largement. La Corée du Sud est l’un de ceux où les journées de travail sont les plus longues et où la culture d’entreprise archi-concurrentielle est particulièrement éprouvante. Difficile, dans ces conditions, pour les femmes de concilier engagement professionnel et vie familiale. D’autant que la Corée reste une société patriarcale où l’on considère que les femmes sont les seules à devoir s’occuper du foyer.

Le gouvernement à beau lancer des programmes visant à encourager les Coréens à se marier jeunes pour avoir des familles plus nombreuses, rien n’y fait. Comme quoi il est plus facile de mettre en place des projets industriels que faire évoluer les mentalités.

Dominique Mataillet.

 

 

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