Sanctionner le veto russe

L'ambassadeur de Russie à l'ONU Vitali Tchourkine vote contre l'adoption d'une résolution sur la saisine de la CPI sur les crimes du régime syrien.

Si les sanctions de l’ONU contre la Russie sont parfois difficiles à expliquer, l’absence de réaction à la protection accordée aux crimes d’Assad est injustifiable.  

Quand les petits hommes verts de Poutine, sans galons apparents, ont envahi puis conquis la Crimée, je ne me suis pas insurgé. A l’exception des Tatars (ni Russes ni Ukrainiens) l’immense majorité russophone du pays conquis ne se sentait pas du tout ukrainienne. Le rattachement artificiel de la presqu’île à l’Ukraine imposé par Khrouchtchev, en 1954, était un déni flagrant du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Certes, quand les peuples sont entremêlés sur le même territoire ce droit ne peut pas être respecté sans créer des dommages insupportables. Mais, reconnaissons-le, il est peu de cas où le changement de frontières semblait s’imposer aussi clairement qu’au moment de « l’invasion » russe. Et cette conquête s’est faite sans morts, sans blessés. Combien y a-t-il d’exemples de ce genre dans l’histoire de l’humanité ?

Des violations pire que d’autres

Et pourtant, au nom de l’intangibilité des frontières, cette invasion a suscité un tollé mondial suivi par des sanctions sérieuses, sinon dramatiques. Sanctions « boomerang » au demeurant se retournant souvent contre les initiateurs de ces sanctions. Etrange ! Encore plus étrange est le fait que l’on tolère tranquillement que cette même Russie empêche toute sanction contre l’usage avéré de gaz meurtriers par le régime de Bachar al-Assad. Il y a des violations du droit international qui sont pires que d’autres.

En Syrie, les hommes sont torturés, les femmes sont violées, les enfants sont asphyxiés et le bon docteur Bachar continue tranquillement son œuvre de mort. Pourquoi ? Tout simplement parce que la Russie oppose systématiquement son veto à toute résolution du Conseil de Sécurité contraire aux agissements du dictateur de Damas.
On peut regretter ce droit de veto. Mais il existe. On ne peut le supprimer.

Mais pourquoi ne pas sanctionner la Russie pour son soutien inadmissible à un régime qui utilise du gaz sarin au mépris évident de la convention d’interdiction des armes chimiques… qu’il a lui-même ratifiée ? Si ceux qui violent cette convention ne sont pas systématiquement sanctionnés cette convention va mourir.

Comme les enfants syriens.

Général Etienne Copel

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*