Les gilets jaunes et l’ISF – La mort dans l’âme.

Ce n’est pas faute d’avoir prévenu…L’heure est-elle aujourd’hui à la guérison ? Le Président Macron va-t-il réussir à panser les plaies béantes de cette France des oubliés ? Pourra-t-il  mettre un terme à cet engrenage dégradant, consternant, infernal et dangereux  pour lui… comme pour nous ?

« Je supprime l’ISF mais c’est la mort dans l’âme. Je suis obligé de supprimer cet impôt car la France est à peu près le seul pays développé à l’imposer et, ce faisant, nous faisons fuir les capitaux dont nous avons besoin pour diminuer le chômage insupportable que nous subissons. Mais, je sais que supprimer cet impôt est profondément injuste. Avec l’impôt sur les successions, l’impôt sur la fortune est un des seuls moyens de réduire les inégalités incroyables qui sévissent sur notre planète. Je vais, dès demain, contacter les chefs d’état et de gouvernement du G 7 et du G20 pour que, tous ensemble, par des actions coordonnées nous fassions que la réduction des inégalités devienne une priorité mondiale».

Malheureusement Emmanuel Macron n’a pas tenu ce discours. Et, malgré nombre de mesures favorables aux plus pauvres – bien peu reprises par les media- il est devenu le président des riches. Alors, les gilets jaunes sont descendus dans la rue. Ils ont bien des défauts : ils ne savent pas s’unir, ils sont vraiment peu préparés à la concertation, certaines de leurs menaces sont incompréhensibles. Mais pour la plupart ce sont des hommes et des femmes qui veulent simplement des fins de mois moins difficiles. Des jeunes et des vieux qui sont imperméables au discours « On a trop de dettes ! On ne peut donc ni prélever moins ni distribuer plus ». Ils ne supportent plus ce discours en pensant à tous ceux qui disposent de revenus et de capitaux indécents et sont peu, voire pas taxés. Certes, comme l’explique Thomas Piketty, les inégalités de richesses étaient encore pires au 19e siècle, lorsque les propriétaires terriens recevaient aussi la plus grande part des revenus industriels. Mais sans télévision, sans réseaux sociaux ces inégalités étaient moins ressenties, moins insupportables.

Par rapport aux méfaits prévisibles du réchauffement climatique, les dégradations créées par les casseurs gravitant autour des gilets jaunes sont de bien peu d’importance. Plus grave, bien plus grave, est la perte de prestige de Macron l’européen au moment où la montée des nationalismes, voire de la xénophobie, devient de plus en plus inquiétante.

Quant aux tweets de Donald Trump, se réjouissant des difficultés créées par les gilets jaunes à Emmanuel Macron , ils me rendraient presque méchant ! J’en viendrais bientôt à espérer que surviennent des émeutes aux Etats-Unis pour secouer la morgue du président américain. Sans souhaiter les 34 morts des émeutes de Los Angeles, en 1965, j’aimerais bien que le pays où les milliardaires se multiplient en laissant des millions de familles dans la plus extrême pauvreté soit enfin agité par une contestation aussi légitime que naturelle. Pourquoi ne pas rêver à un mouvement mondial non-violent contre les excès du capitalisme. Un mouvement débouchant sur un capitalisme à visage humain. Comme dans les pays nordiques. Une révolte pour éviter une révolution.

Les gilets jaunes sont peut-être en train de montrer la voie.

Etienne Copel.

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