« La vérité d’un jour n’est pas celle de toujours » ! ( Ernesto Che Guevara ). Voilà qui se vérifie tous les jours ! Est-ce une question de point de vue ou d’époque ? vaste sujet…
« L’homme casqué, visiblement hors de lui, le traine au sol, le saisit violemment au cou par derrière, puis le frappe à plusieurs reprises ». C’est ainsi que, le 18 juillet, un journaliste du Monde décrit l’agression commise par A.Benalla place de la Contrescarpe. Son journal vient de se procurer le film de la scène et il « rend compte » à ses lecteurs. Le style est vivant, imagé. Des dizaines de milliers de lecteurs français et étrangers sont choqués. Ceux qui comme moi bénéficient de l’édition spéciale « abonnés » apprennent, en outre, que la vidéo montre que le collaborateur d’E.Macron « s’en prend à un homme à terre ».
Problème : les descriptions sont peut-être vivantes et imagées mais elles sont en grande partie fausses. Une prise au cou peut être prise pour un coup mais la victime n’a pas été frappée à plusieurs reprises … L’affaire n’est pas bien grave en soi : un journaliste peut se tromper, l’urgence – quotidien d’un quotidien- peut expliquer des erreurs, mais le minimum après la publication d’une fausse nouvelle est de le reconnaître et de la corriger dès le lendemain. Ce que Le Monde n’a pas fait.
Monsieur Jerôme Fenoglio est sûrement un homme remarquable, sinon il ne serait pas devenu directeur du Monde. Je regrette toutefois l’époque où son lointain prédécesseur Hubert Beuve-Méry, fondateur du journal, se vantait d’être souvent le dernier à diffuser une nouvelle ; car il prenait le temps de vérifier.
Beuve-Méry, lui, aimait la vérité.
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« L’audition de Gérard Collomb est consternante. Il ment. Il ne peut pas ne pas connaitre Benalla. Une fois qu’on enlève ses mensonges il n’est au courant de rien ». L’accusation proférée par Jean-Luc Mélenchon est grave. En effet, Gérard Collomb, ministre d’Etat, vient de témoigner sous serment. « Ses mensonges » ! Le chef de la France insoumise n’en détaille qu’un : « Il ne peut pas ne pas connaitre Benalla ». Or qu’avait affirmé G.Collomb : « Personnellement je ne le connaissais pas, je l’ai rencontré lors des campagnes comme des dizaines de personnes… »
Est-il crédible que le maire de Lyon, personnalité politique importante de la campagne d’E.Macron, n’ait pas eu de contacts personnels avec un étudiant de 25 ans participant à la sécurité des réunions ? Je pense que oui. J-L Mélenchon a tout à fait le doit de penser le contraire. Mais il n’a pas le droit de l’affirmer officiellement sans preuve. Il s’agit tout de même d’une accusation de parjure !
Monsieur Jean-Luc Mélenchon est un tribun remarquable, c’est un homme politique de premier plan qui a tout à fait raison de dénoncer les inégalités monstrueuses. Je regrette toutefois qu’il ne prenne pas exemple sur Jean Jaurès, un autre tribun exceptionnel, qui au moment de l’affaire Dreyfus avait su reconnaitre qu’il s’était trompé.
Jaurès, lui, aimait la vérité.
Etienne Copel.
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