Allô Beyrouth ?

L’inimaginable s’est produit. L’Arabie wahhabite et les ultra-nationalistes israéliens se sont pacsés ! Certes discrètement, sans cérémonie officielle. Mais désormais ils couchent dans le même lit.

Quand deux larrons s’associent ce n’est pas pour réaliser la parole du prophète Isaïe de protéger la veuve et l’orphelin. C’est plutôt, comme le loup de la fable, pour trouver l’agneau qui fera votre déjeuner. Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?

Et l’agneau est tout trouvé : le petit Liban. Israël y a ses habitudes, il l’envahit quand ça lui chante. Pourquoi se gêner ? Sauf que le pays du cèdre se comporte mal depuis quelque temps. Il héberge chez lui une milice, le Hezbollah de création iranienne.

Et l’inamovible Netanyahou n’aime pas l’Iran, cela relève de la psychiatrie. Il préfère les coupeurs de mains de Ryad. Tous les goûts sont dans la nature. Ceux-ci, qui haïssent l’Iran autant que Bibi (toujours la psychiatrie), demande à Tsahal de faire le sale boulot, Dieu sait pour quel salaire. On n’oubliera pas d’approvisionner Bibi en cigares de la Havane.

Il se trouve que j’aime le Liban, que j’y ai des amis à qui je ne souhaite pas qu’il arrive des ennuis. Donc je m’angoisse pour eux et je leur téléphone.

« Allô Beyrouth ! Quelles nouvelles ? Sale temps habibi ! L’angoisse ! Les rues sont vides. Les gens se calfeutrent. En ce moment il y a le salon du livre. Les allées sont vides. Les magasins sont vides. La tête est vide.

Vous craignez une nouvelle guerre ? Il y en une déjà là, de guerre. « On » nous fait une guerre économique. Les affaires vont très mal. Le pays est au bord de l’asphyxie.

Et la guerre violente, celle des bombes, des avions ? La guerre économique est déjà violente, non ? On nous fait la guerre, c’est sûr, mais on ne sait pas encore la forme que cela prendra. Je ne peux pas te parler plus longtemps. On se rappelle. »

Mais pourquoi le Liban, ce foyer de culture dans ce Moyen-Orient si violent, qui vient à peine de panser ses plaies, devrait-il encore être martyrisé ?

Monsieur Macron, faites quelque chose ! Parlez à Poutine, à Trump. Dites aux fous sanguinaires de la région, à nos acheteurs de Rafales français et à ceux accros aux F17 américains, avant qu’il ne soit trop tard : stop !

Gérard Haddad

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