Affaire Ramadan – Bas les masques !

Ainsi donc Tarek Ramadan a-t-il reconnu avoir eu des relations sexuelles avec deux des femmes qui l’accusent de viol. Ce que le théologien franco-suisse, mis en examen le 2 février dernier, niait jusque-là. Oui, mais ces relations étaient « consenties », n’a pas manqué de préciser son avocat Me Emmanuel Marsigny. Le combat judiciaire s’annonce comme interminable et d’une grande violence.

Difficile, en l’état actuel des choses, de prédire l’issue judicaire de l’affaire. Ce n’est d’ailleurs pas le plus important. Est-il souhaitable que le prédicateur soit emprisonné, voire condamné ? Cela en ferait un martyr. De toute façon, une peine plus lourde encore que la prison lui a déjà été infligée. Tarek Ramadan est discrédité définitivement. Pour avoir multiplié les aventures extra-conjugales, pour avoir trompé non seulement son épouse mais aussi tous ceux et celles qui le considéraient comme un guide spirituel, il ne pourra plus jamais prétendre incarner les valeurs morales de l’islam.

Avant lui, combien d’islamistes appelant à la purification des moeurs et pestant contre la « fornication » n’ont-ils pas déjà été pris la main dans le sac, si l’on nous autorise cette expression ? Une affaire a ainsi défrayé la chronique au Maroc il y a deux ans. Deux dirigeants du Mouvement unicité et réforme (MUR), le bras idéologique du parti islamiste au pouvoir, ont été pris en « flagrant délit d’adultère ». Cet homme et cette femme étaient connus pour leur conservatisme religieux.

Les chrétiens ne sont pas en reste. Aux États-Unis, l’exemple vient d’en haut. Même si Donald Trump n’a pas enfreint la loi, son comportement à l’égard des femmes défie les codes de la bienséance. C’est pire encore du côté des catholiques, où l’image de l’Eglise est gravement entachée par les scandales ou plutôt les crimes de pédophilie. Aussi graves, peut-être, que les agissements des prêtres s’étant rendu coupables d’abus sexuels sur des enfants, les silences complices des autorités ecclésiastiques heurtent la conscience des fidèles.

Alors que le Vatican continue à refuser le divorce, à fustiger l’avortement, à traiter l’homosexualité comme une déviance, les catholiques ont de plus en plus de mal à vivre ces contradictions.

« Que celui qui n’a pas péché jette la première pierre. » Il y a plus de deux mille ans, Jésus dénonçait l’hypocrisie de ceux qui accablent les personnes sorties du droit chemin sans reconnaître leurs propres turpitudes.

Les religieux ne sont pas plus dépravés que les autres. Mais, quand on donne des leçons de vertu et de moralité, on se doit d’avoir une conduite irréprochable.

En attendant, les libres penseurs et tous ceux qui se méfient des dogmes, des idéologies, des religions boivent du petit-lait.

Dominique Mataillet

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